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Y a-t-il une vie après l'Amiga?

ou "Comment choisir un OS alternatif?"

IntroRédac

Version 1.51 du 09/04/1999
Auteur : Jean-Marc B

Cet article a été écrit à l'origine pour les utilisateurs Amiga et pour démontrer qu'il existe d'autres systèmes valables dans la jungle informatique actuelle. Il constitue un aperçu assez complet sur ce qui se fait aujourd'hui en informatique alternative et s'adresse donc à toute personne désireuse de changer d'air: pour remplacer un Amiga vieillissant ou HS, mais aussi pour quitter sans regrets les bugs de M$.

Sommaire

Avant propos

Les meilleurs Les outsiders Les recalés
Finalement, quel OS ronger?
Remerciements

Avant propos

L'ancien Amiga est une machine dont il est difficile de se dégager. Mais les Amigueux sont-ils des vieux cons pour autant? Sans doute un peu mais pas complètement. Alors, qu'est ce qui fait qu'ils sont encore fidèles à une machine:

  • dont le hardware est complètement dépassé (processeur 68xxx, chipset graphique AGA, bus Zorro III, etc.),
  • dont le DP baisse régulièrement en quantité et surtout en qualité,
  • dont les softs commerciaux ont quasiment disparu,
  • dont la fourniture de pièces détachées est devenue aléatoire et très onéreuse,
  • dont les extensions sont hors de prix (jusqu'à 7 fois plus pour une extension Amiga que pour son exact équivalent PC),
  • dont l'histoire économique et les décisions marketing tiennent plus du théatre de guignol que des affaires.

La réponse est dans le système d'exploitation: bien qu'âgé de plus de 10 ans, il ne tient pas encore trop mal la route. Seuls défauts:

  • d'un système ultra-léger au début, on est passé à un système qui devient de plus en plus lourd à cause de sous-produits du genre de MUI (un système d'interfaçage graphique), malheureusement indispensables, mais pas vraiment dans la philosophie Amiga,
  • une instabilité certaine du système, non pas en lui même mais souvent due aux extensions sus-citées et à l'absence de protection de la mémoire, ce qui augmente certe sa rapidité mais fait qu'une appli buggée se plante en emmenant généralement tout le système avec elle.

Comme je n'ai pas envie de faire comme certaines personnes qui tournent aujourd'hui encore sur des Commodore 64 (trafiqués quand même), ni l'intention d'acheter une machine dernier cri avec Hublots -273, j'ai décidé de m'intéresser aux alternatives modernes et originales et j'ai essayé de retrouver une "ambiance" Amiga.

Voilà quelques mises au point et explications sur le travail effectué:

  • je ne me suis pas intéressé à l'Archimède, ni aux Mac, ni à d'autres machines du genre, non pas parce qu'elles ne sont pas intéressantes mais parce qu'on sortirait d'un ghetto pour entrer dans un autre et que je n'avais pas les moyens de tout tester non plus. Je me suis donc cantonné aux machines type PC x86 parce que les moins chères et dôtées d'un marché de l'occasion florissant. Il existe néanmoins des alternatives matérielles mais qui sont plus chères.
  • je ne me suis pas intéressé aux produits de Billou car ils sont aux antipodes de ce qu'on recherche et strictement sans intérêt pour un amigaïste: système fermé, instable et très lourd.
  • je n'ai pas tenu compte des possibilités de jeux: je ne pense pas que ce soit le plus important et il existe de plus d'excellentes consoles qui ont des performances similaires à celles des ordinateurs dans ce domaine.
  • je n'ai pas testé les sons à fond parce que je n'y connais pas grand chose. Cela dit, après consultation d'un spécialiste (merci Tom), les cartes sons reconnues par la plupart de ces systèmes surpassent les capacités de l'Amiga.
  • j'ai essayé d'être assez exhaustif parmi les OS intéressants que j'ai pu trouver. mais si vous en connaissez d'autres qui auraient mérité qu'on parle d'eux, ne manquez pas de me le signaler.
  • bien qu'ingénieur système, je ne peux pas tester en profondeur plusieurs OS en quelques semaines. Si vous êtes un vieux routier de l'un d'entre eux, vous risquez de trouver mon analyse un peu superficielle et y trouver des erreurs. Je compte alors sur vous pour m'aider à complèter les plus gros oublis et/ou corriger les plus grosses bourdes.
  • La machine de test était un Pentium 233MHz MMX avec 64 Mo de SDRAM, une carte graphique Millenium 4 Mo et une Sound Blaster AWE64 (donc une config correcte mais pas extraordinaire).

Les meilleurs

Pour commencer, voilà les deux systèmes qui sortent vraiment du lot: BeOS, le petit dernier, et Linux, celui qui fait de plus en plus parler de lui. Selon vos besoins et vos connaissances, ils vont constituer un excellent choix.

BeOS V4.0

Comme pour sa version précédente, à ouverture de la boîte, vous trouverez un manuel d'installation multilingue, le guide de l'utilisateur en français (il a été traduit) qui est par ailleurs disponible sous forme de pages HTML (mais en anglais) sur le CD, le CD de la version 4.0 (qui apparemment permet une installation Intel et PowerPC) et la disquette de boot.

Pour ce qui est de l'installation, le problème reste le même qu'avant: la liste du du matériel reconnu, bien que nettement plus longue que pour la version 3, est encore un peu contraignante et si vous voulez absolument installer BeOS, il faudra vérifier que votre matériel est compatible avec le système. En effet, un élément important non reconnu (carte mère ou graphique par exemple) et vous ne pourrez le faire fonctionner chez vous. Cela étant, les plus grandes marques de pièces détachées et les modèles les plus courants sont quasiment tous reconnus. Le problème pourrait plutôt se poser si vous avez acheté des composants d'une sous-marque exotique.

Au chapitre du matériel, il y a une nouveauté de taille avec cette version: la reconnaissance de quelques cartes SCSI (les drivers existaient déjà pour la version précédente mais à l'état expérimental). Attention, car là encore toutes les cartes SCSI ne sont pas reconnues et il vaut mieux se renseigner avant d'en acheter ou en utiliser une.

L'installation elle même est d'une simplicité extrême et très rapide: je n'ai jamais vu plus facile ni plus court. Linux et même Hublots 98 sont complètement ridiculisés. De plus, les matériels à reconnaître le sont immédiatement et sans intervention: c'est du vrai plug & play. J'ai fait l'essai avec la carte son: au boot après l'avoir ajoutée, il ne m'a rien demandé mais en listant les tâches lancées, le driver était actif, ce qu'un petit test sonore a confirmé.

Un reproche sur l'installation cependant: si vous aviez une précédente version, la mise à jour n'est pas possible. Le système a considérablement évolué (au niveau de son noyau) et l'arrivée de cette nouvelle version vous obligera à tout réinstaller. Une sauvegarde de vos données éventuelles est donc fortement conseillée.

J'ai également dû changer les paramètres du boot multiple (j'ai Linux et BeOS sur cette machine): un petit tour sous Linux pour y copier le noyau BeOS et modifier la configuration Lilo (le chargeur de boot) a été nécessaire pour que tout soit de nouveau bon. Après cela, plus besoin de la disquette de boot et c'est alors le démarrage le plus rapide que je connaisse: moins de 20 secondes pour être rendu sur le système (et 5 secondes pour l'éteindre).

Au niveau du premier contact, je n'ai pas vu de différence avec la version précédente: l'abord est toujours aussi simple (c'est un OS graphique), et les habitués qui n'aiment pas utiliser leur souris auront accès à des raccourcis clavier pour travailler plus vite. L'esthétique (inchangée par rapport à la version 3) est simple et réussie. Ce n'est pas par hasard qu'elle a été reprise sous Linux dans des thèmes pour plusieurs Windows Managers. Le bureau par défaut est un peu austère mais grâce aux images de fond, vous pourrez personnaliser et améliorer cela. De plus, Shift + Ctrl + Alt + 'Be' fait accèder à un menu supplémentaire (et caché!) permettant de choisir le look de ses fenêtres: style BeOS (par défaut), Amiga, Mac ou même Hublots... Les vieux routiers de l'un de ces systèmes retrouveront ainsi leurs marques.

Menu Be

Sur l'écran de départ, un menu Be apparaît: il permet de suivre tout ce qui tourne sur le système et donne accès à la plupart des applications. Là encore, aucune modification par rapport à la version précédente. Il y a également diverses icônes réparties sur le bureau: la poubelle, l'accès au disque, votre répertoire personnel et le browser NetPositive (qui pointe sur les documentations en anglais).

L'installation est rapide mais peu de paramètrages sont fait. Il faut donc les faire à l'issue du premier démarrage: choix de résolution et du nombre de couleurs de l'écran, clavier, date et heure, paramètres réseau et mail (pour internet), tout est très simple à faire et aucun ne nécessitera de redémarrage pour être pris en compte.

La version 4 est censée avoir été optimisée sur plateforme Intel (ce n'était pas le cas de la 3). Je refais donc des tests de performance, mais attention, plutôt que des benchmarks qui ne veulent pas toujours dire grand chose, j'ai essayé de mettre le multi-tâche en difficulté: pour une utilisation courante, il est en effet plus intéressant de savoir si on peut formater une disquette en continuant d'écrire ses mail et en jouant de la musique, que de savoir que notre machine est capable de dessiner 500 cercles par seconde ou de copier 12 Go en moins de 3 minutes...

Via le Tracker (le gestionnaire de fichiers), je me dirige donc vers les animations QuickTime du répertoire optional. J'en lance 4 simultanément, d'une dizaine de mégas chacune: le disque dur tourne beaucoup mais les 4 défilent parfaitement... pendant un moment car, avec cette version, il y en a une qui bloque au bout de quelques secondes sans raison apparente. Le test de rafraichissement de l'affichage est toujours excellent: le fait de bouger une des fenêtres devant les autres ne gène pas ces animations. Comme avec la version 3.2, c'est l'arrivée de la théière qui tourne dans tous les sens (en Gouraud, faces pleines, avec éclairage) qui occasionnera un ralentissement. Par contre, elle est quand même nettement plus rapide qu'avant: sans les animations, jusqu'à 18 images par seconde contre 13 avec la version précédente, et avec les animations, jusqu'à 9 images par seconde contre 6 précédemment. L'optimisation (au moins de ce programme) est donc très nette.

Théière

Pour ce qui est du son, rien de nouveau: à l'oreille, c'est bon et la carte SoundBlaster fonctionne parfaitement. Aux spécialistes de pousser les investigations plus avant.

Pour finir, un test de formatage de disquette lancé en même temps que des animations et des applis est tenté et passé avec succès (ce test est vraiment intéressant car les OS gérant mal le multitâche et les entrées-sorties s'y font généralement épingler: tout le système ralentit, voire se fige, à cause du formatage).

Terminal

Un petit tour sous Terminal (le shell) m'a permis d'examiner l'OS plus précisément. Au niveau de la structure des répertoires et des commandes, c'est fortement inspiré d'Unix: un vrai multitâche shell, possibilité de scripts complexes, gestion de processus, etc. Le shell lui-même ressemble beaucoup au bash de Linux: via les flèches haut et bas, vous pouvez rappeler les anciennes commandes, la touche Tab vous permet de complèter vos lignes automatiquement, etc. Le multi-utilisateur ne semble cependant pas géré (pour l'instant) et il manque aussi la commande man, une aide très utile lorsqu'on se sert d'une ligne de commande.

Sur BeOS, comme sur Unix, il faut monter (commande mount) un CD-ROM avant de pouvoir le lire. Avec la version 3, j'avais eu quelques démêlés avec un CD multisession: le système avait créé un point de montage (un "disque") par session, et lors de la lecture, la première était conforme (9660 niveau 1), la seconde me bloquait la souris et tout le système (9660, niveau 2, extensions Rock Ridge, pas de lien vers la première session), la troisième semblait ne rien contenir (9660 niveau 2, extensions Rock Ridge, avec un lien vers la session 2). Le problème n'est toujours pas résolu avec cette version: impossible de lire les sessions 2 et 3 mais par contre, ça ne plante plus. C'est néanmoins un très mauvais point car ce CD ne pose aucun problème sur Amiga, ni sur Linux, ni même sur Hublots.

Pour me changer les idées, je fais un essai de connection sur Internet: dès qu'un lien autre que local est tapé, le système propose la connection qui fonctionnera du premier coup comme avec la version précédente. Les paramétrages pour en arriver là étaient des plus simples: quelques champs élémentaires à remplir (numéro de téléphone, type de modem, type de connection).

Browser

Le browser est simple (et sobre) mais efficace. Je ne l'avais annoncé plutôt lent dans la version précédente mais là je l'ai trouvé très agréable (aurais-je été un peu trop sévère la dernière fois?). Il en est de même pour le système de mail mais pour les habitués de produits complets comme YAM (sur Amiga) il faudra vous tourner vers un autre soft (il en existe plusieurs du freeware au commercial).

Par ailleurs, l'utilisation comme serveur Web ou FTP est possible: en effet, un serveur HTTP (très basique) est présent. Il vous permettra d'implanter et de tester le votre site personnel voire de faire un intranet simple. Quant au FTP, il suffit de cocher une case dans les paramétrages réseau pour qu'il fonctionne. Donc, pas de nouveautés à ce niveau depuis la version 3.2.

Pour finir, comme pour la version précédente, je me suis un peu amusé avec quelques applications et fonctionnalités:

  • L'éditeur, qui permet aussi de faire un peu de traitement de texte, est plutôt agréable à utiliser (à ce propos, la gestion des polices vectorielles sous BeOS est très rapide). Si vous en voulez plus, il existe une suite bureautique commerciale que nous essayerons de tester prochainement dans ces colonnes.
  • Fonts

  • La touche impression d'écran vous permet de créer un instantané de l'écran qui est automatiquement sauvegardé au format Targa dans votre home directory. Celle-ci fonctionne également avec les économiseurs d'écrans (!!!).
  • Il existe un utilitaire très pratique (qu'on trouve également sur Unix) qui vous permet de travailler sur plusieurs écrans. Workspace (c'est son nom) ouvre une grille de plusieurs cases (9 par défaut) dont chacune représente un écran virtuel dont les caractéristiques peuvent être différentes de celles de ses voisins et sur lesquelles apparaissent, schématisées et réduites, les fenêtres/applications ouvertes sur chacun d'eux. La combinaison Alt+Fn, qui vous permet de sauter au workspace n, associée à la combinaison Ctrl+Tab, qui vous permet de passer d'une application à l'autre constituent un système de navigation sans souris complet.
  • Workspace

  • Certains programmes sont répliquants. Rien à voir avec Blade Runner: ils ont simplement un petit gadget supplémentaire qui permet de créer un clône de l'application et de l'attacher à une autre fenêtre ou écran. Repl
  • Vous pouvez accéder à une partition DOS (FAT) sans problème: c'est prévu par le système et désormais l'accès se fait en lecture/écriture (en 3.2 c'était en lecture seule). Deux petits clics suffiront pour monter votre disque ou votre disquette DOS. Normalement, il en est de même pour les partitions Linux mais je n'ai pas réussi, le système m'annonçant une erreur chaque fois que j'ai essayé.
  • Il y a un outil de requête de fichier intégré au Tracker qui vous permettra de rechercher des fichiers en fonction de leurs caractéristiques (nom, taille, date, etc.). Ces requêtes peuvent être sauvegardées et réutilisées.
  • Tout ce qu'il faut pour développer en C++ est intégré au système: éditeur, compilateur, docs techniques, exemples. Dans cette version, le compilateur CodeWarrior devrait avoir été optimisé pour Intel. Il ne reste donc plus qu'à plonger dans les docs systèmes fournies et avoir du temps pour développer. Un petit examen des exemples de sources C++ fournis montre que le langage est propre et plutôt agréable. Néanmoins, je reste attaché au C classique et regrette quand même ce choix.

Pour conclure, la version 4 de cet OS progresse nettement par rapport à ses prédécesseurs: la convivialité et la simplicité n'ont pas été sacrifiées et la puissance et la fiabilité ont nettement été améliorées (je n'ai pas réussi à planter le système une seule fois ce que j'étais arrivé à faire sans trop de problème avec la version 3.2). Incontestablement, BeOS est maintenant d'un niveau très élevé. De plus, vous n'êtes pas obligé de tourner sur plateforme Intel et vous pouvez choisir de l'installer sur PowerPC.

Au chapitre des faiblesses, il subsiste quelques bugs génants (problème avec les CD multisessions par exemple), la liste du matériel reconnu bien que de plus en plus étoffée (arrivée du SCSI) est malgré tout encore limitée, et surtout, la bibliothèque de logiciels disponibles est encore très incomplète (bien qu'elle se soit également étoffée). C'est sur ce dernier point que doivent être concentrés tous les efforts: l'OS est excellent et il faut maintenant le doter d'un maximum d'applications. Le portage de logiciels libres tels que Gimp (traitement d'image) ou certains daemons Unix constituerait un bon début.

En tout cas, nul besoin d'être un développeur ou un aventurier pour passer sur ce système: il a vraiment de quoi séduire et si vous êtes tombé sous le charme, il vous en coûtera 490F.

Voilà quelques adresse utiles si vous voulez en savoir plus:
http://www.be.com: le site central.
http://www.beeurope.com: le site européen.
http://www.be.com/beware/index.html: la liste des logiciels disponibles.
http://www.be.com/products/beosreadylist.html: la liste des matériels compatibles (plateforme Intel et PowerPC).
http://www.bedepot.com: une adresse centrale pour les produits commerciaux.

Linux V2.0.x

Qui n'a pas entendu parler de cet Unix libre (i.e. gratuit et dont les sources sont fournies) aujourd'hui? Assurément personne. C'est l'OS qui a le plus le vent en poupe dans le monde PC, tant grâce à sa philosophie (le libre), qu'à cause du ras-le-bol des utilisateurs de produits Microsoft de se faire prendre pour des imbéciles et des vaches à lait.

Le produit existe depuis 1991, mais ce n'est que depuis environ un an qu'il connait une véritable explosion: nouvelles applications, ouverture de plus en plus large vers les débutants (au début, c'était réservé aux amateurs avertis), soutien de grosses firmes de développement (Corel, Netscape, Oracle, Lotus, etc.). Certes, il lui reste du chemin à parcourir pour être accessible à tous (il est complet mais reste un peu difficile pour un débutant), mais pour peu que vous ayez du temps à y consacrer, vous devriez pouvoir dompter cet OS fort agréable et l'adopter.

Première difficulté: choisir une distribution. En effet Linux étant énorme par sa bibliothèque de produits disponibles, de nombreuses personnes ont décidé de classer ces produits et de les arranger sur un CD en retenant ce qui leur paraissait essentiel et en y ajoutant des facilités d'installation et de paramétrage: ce sont des "distributions". En gros, elles sont identiques (un programme Linux doit fonctionner sur chaque distribution) mais elles ont chacunes des petites particularités. Pour cet article, je me suis intéressé à la distribution RedHat (adaptée aux débutants et largement francisée). De toute façon, pour vous aider dans votre choix vous pouvez faire un tour sur Linux-France.

Une fois la distribution choisie, il va falloir l'installer. Pour cela, la Redhat est très bien et l'installation de base est aussi simple à faire que pour n'importe quel OS grand public (elle sera à peine plus difficile si vous compter utiliser la machine comme serveur). Seule l'installation d'une carte réseau, d'une carte SCSI, ou d'une carte son peut parfois poser des problèmes. En principe, rien n'est insurmontable, mais attention:
-il y a énormément de docs à consulter et pas toujours de cohérence; du coup, on ne sait pas toujours où chercher,
-un accès internet est indispensable pour accéder à certaines de ces docs et faire des recherches,
-les newsgroups ne sont pas toujours accueillants et compréhensifs avec les débutants qui ont mal regardé dans leurs docs...
Le mieux est donc d'avoir une personne sous la main qui pourra vous éclairer.

Cette installation terminée, vous devrez vous identifier (Linux est un système multi-utilisateur et protégé d'où cette étape indispensable) ce qui vous permettra d'accéder au shell. Comme tous les Unix, ce n'est pas un système graphique au départ. Vous commencez donc dans ce shell qui est surpuissant et qui permet, avec un peu de pratique, de faire de véritables programmes par script (on y vient très vite).

Login

J'ai pu aussi apprécier quelques utilitaires et nouveautés par rapport aux installations Unix classiques: tout d'abord, LinuxConf, un utilitaire de paramétrage système bien pratique (qui permet de simplifier les tâches d'administration), ensuite, Midnight Commander, un gestionnaire de fichiers très complet, et enfin, une bonne intégration du français (docs, manuels et messages largement francisés, caractères accentués parfaitement gérés).

Par contre, je n'aime toujours pas la structure de fichiers Unix: une profusion de répertoires qui nécessite une solide expérience pour s'y retrouver mais avec laquelle, on finit quand même par s'habituer (/etc pour les paramètres, /usr/doc et /usr/man pour les documentations, /usr/X11 pour l'interface graphique, etc.). Le problème est qu'en plus de cette structure un peu lourde, il y a des exceptions, en particulier au niveau des fichiers de configuration qui parfois ne sont pas là où on les attend (dans /etc) mais disséminés dans des sous répertoires (de /usr par exemple). Heureusement, il existe updatedb et locate qui permettent respectivement de créer un index des fichiers de l'arborescence et de chercher dans cet index. C'est extrêmement utile vu la structure sus-citée.

Par ailleurs, je n'aime pas non plus le système de librairies: ici pas de véritable compatibilité ascendante comme on peut en trouver sur Amiga. Donc, si un programme a été compilé avec une librairie, généralement, il vous faudra celle-là et non la version précédente ou la version suivante. Pour cette raison, la mise à jour des librairies reste certainement une des opérations les plus délicate qui soit et se traduit souvent (en tout cas, c'est ce que j'ai eu) par certains programmes qui ne fonctionnent plus. C'est le point qui m'a le plus gêné, d'ailleurs, si un gourou Linux lit cet article, je suis preneur d'une explication plus détaillée à ce propos.

Dans le cas d'une utilisation comme serveur, il vous faudra installer les différents utilitaires nécessaires en fonction des services souhaités. Là encore, aucune difficulté réelle avec la RedHat: une fois le problème de carte réseau règlé, vous pourrez vous contenter des paramètres d'installation par défaut qui souvent suffiront pour commencer. Ainsi, pour Apache (serveur Web), wuftp (serveur FTP), sendmail (serveur mail) et ircd (serveur IRC) les fichiers de configuration sont utilisables tels quels ou moyennant des modifications mineures. C'est très pratique pour débuter l'administration d'un tel serveur. Mais attention car ce n'est pas parfait et il vous faudra quand même tôt ou tard plonger dans les docs pour affiner tour cela.

Le shell c'est bien, mais au bout d'un moment ça lasse; de plus, dans le cas d'une utilisation personnelle, une interface graphique est appréciable et même souhaitable. Et là, c'est très impressionnant: comme elle n'est pas native, cette interface est une surcouche et il en existe de très nombreuses très différentes. Juste ci-dessous, vous pouvez voir Enlightenment (avec son thème de base!!!), un des plus beau et plus personnalisable des gestionnaires de fenêtres (un ultra-graphique), dans sa version 0.14 (et pourtant très stable).

Enlightenment

Mais vous en avez bien d'autres et c'est certainement une des richesse du système: citons Amiwm (qui imite l'Amiga), KDE (un système complet, avec desktop qui fait beaucoup parler de lui car il est convivial et apporte une ouverture vers les débutants), AfterStep (celui que j'utilise pour l'instant) et WindowMaker (un autre relativement nouveau et plutôt chouette). Ils ont tous des caractéristiques modernes et utiles: multi-desktop et/ou grands écrans virtuels, système de Docks, système de menus pop-up, etc. Pour plus de renseignements et faire votre choix, vous pouvez faire un tour sur http://www.plig.org/xwinman qui présente les principaux.

Docks

Ci-dessus, vous pouvez voir une barre de Docks standard sous AfterStep. Elle permet (de gauche à droite): d'accéder à la doc AfterStep, de connaître la date et l'heure, d'avoir un état de la batterie (sur portable), de visualiser les écrans virtuels, de connaître la charge du système, d'accéder aux menus applications, de redémarrer le gestionnaire et enfin de le quitter. Bien entendu, ce n'est qu'un exemple et ce n'est pas exhaustif (ces systèmes graphiques sont très riches).

Maintenant que nous avons le décor, il faut des applications pour le remplir, et là on atteint des sommets: Linux possède un parc logiciel énorme, dont un DP encore plus fourni que celui de l'Amiga (qui est pourtant célèbre). Encore mieux: ce DP est souvent constitué par des logiciels libres pour lesquels vous avez donc le code source en plus.

Voilà pour ce qui est de la quantité mais les esprits chagrins m'attendront au tournant avec la qualité. Et bien, c'est encore raté: les softs commerciaux sont généralement de qualité professionnelle (utilisation serveur oblige), du moins pour ceux que j'ai pu tester, à savoir, des suites bureautiques et un logiciel de sauvegarde. Quant au DP, je le trouve globalement de très bonne facture: des gestionnaires de fenêtres magnifiques, des softs d'IRC ou de FTP à la page et conviviaux, Netscape pour le Web (email et news aussi, si vous le souhaitez), des logiciels de gravure de CD relativement complets, des logiciels graphiques (édition, traitement, visualisation) très impressionnants, des logiciels serveurs professionnels pour internet/intranet, etc. De plus, tous les jours sortent des updates ou des nouveaux softs. C'est absolument incroyable!

AfterStep-GIMP

Au chapitre de ces logiciels libres, le plus impressionnant selon moi reste GIMP (Gnu Image Manipulation Program, http://www.gimp.org). Il s'agit, comme son nom l'indique, d'un programme de manipulation d'image. Mais ce qui est vraiment extraordinaire, c'est sa puissance: en effet, des outils et traitements graphiques de base jusqu'aux calques, en passant par un système de scripts très puissants, tout est présent. Un spécialiste pourrait dire s'il est aussi complet ou non, mais, quoi qu'il en soit, il est vraiment très similaire à PhotoShop (la référence sur Mac ou sur PC).

Un test sur UAE (Ultimate Amiga Emulator) a également été fait: une fois les quelques réglages de base effectués, vous vous retrouvez à la tête d'un Amiga 68030 (si j'en crois SysInfo) en partant d'un Pentium 233 MMX. Plutôt intéressant pour garder un accès aux plus belles applications de notre vieille titine. Au chapitre des émulateurs, il y en a bien d'autres et notamment Dos et Hublots pour ceux qui veulent vraiment faire tourner un produit venant de Redmond.

Avant de conclure, un petit mot sur les performances: ici, contrairement à BeOS, je n'ai pas tenté de lancer plusieurs animations simultanément, car je n'avais rien sous la main. A priori, le système graphique n'est pas aussi rapide ni optimisé mais seul un benchmark commun permettrait de vraiment les départager. Par contre, il reste excellent et nettement meilleur que sous Hublots (nul besoin de benchmark dans ce cas): pas d'attentes, pas de saccades lors des déplacements des fenêtres, affichage d'images très rapide, etc. Toujours au chapitre graphique, Netscape (le browser principal de Linux) est performant et très agréable à utiliser.

Le bon vieux test du formatage de disquette a également été passé avec succès: pas de ralentissement, le multi-tâche est au point. Le fait de lancer 3-4 applications simultanément ne se remarque pas et seul le disque dur rame un instant lors du chargement (en fonction de la taille des applis). Enfin, la gestion de la mémoire et du swap est très bien faite et ne se remarque pas non plus. L'utilisation générale est donc très agréable.

Pour conclure, encore un OS intéressant: une fois les premières difficultés passées (il est parfois un peu abrupt), la richesse et la stabilité des applications sont sidérantes (aucun plantage système en plusieurs mois d'utilisation). De plus, l'OS est très rapide et ce, même avec des interfaces graphiques dont certaines sont plutôt lourdes. Son utilisation professionnelle, comme serveur, est des plus aisée: c'est un OS fait pour fonctionner en réseau avec des outils professionnels performants et stables (Apache, Sendmail, bind, ftpd, etc.). Son utilisation personnelle, est également possible (bien que ça ne soit pas sa finalité): par modem, par le câble ou bien directement relié, c'est le système d'exploitation pour internet.

De plus, comme pour BeOS, si vous n'aimez pas Intel, il vous offre des alternatives matérielles: vous pourrez en effet le faire tourner sur Amiga (pour le tester), sur PowerPC (Mac par exemple), sur Sparc (Sun), sur Alpha (Digital). Certaines de ces machines sont hors de prix mais une station Alpha est très séduisante et ce, à un prix encore abordable.

Par ailleurs, c'est certainement le système avec la dynamique la plus extraordinaire en ce moment: des tonnes d'applications en préparation, de grands éditeurs qui développent pour lui, des sites internet qui foisonnent. Serait-ce l'OS du futur? En tout cas, Bill Gates a des raisons de se faire du souci.

Le seul reproche que je ferais: ce n'est pas un système pour débutants ou alors, il faut prendre le temps de lire énormément de docs, acheter le bon matériel (comme pour BeOS, tout n'est pas reconnu, mais il y en a beaucoup plus quand même) et avoir un copain qui connait un peu à portée de téléphone.

Si Linux vous plait, il vous en coûtera environ 300F pour une distribution complète (exécutables, sources, contributions externes, documentation papier). Mais, une fois habitué, vous pouvez vous contenter d'une distribution GPL (RedHat propose une version internationale en accès FTP libre, ou sur un CD pour moins de 20F).

Voilà quelques adresse utiles si vous voulez en savoir plus:
http://www.linux.org: le site central (en anglais).
http://www.linuxfr.org: un site de news en français.
http://www.linux-france.com: un site français où faire vos achats et trouver des docs.
http://www.redhat.com: le site de la distribution la plus célèbre.
http://www.debian.org: le site de la seule distribution totalement GPL.

Les outsiders

D'autres systèmes, bien qu'intéressants, ont quelques défauts qui n'en font pas des choix idéaux: QNX est complet mais fermé au grand public et Freedows est prometteur mais inachevé. Néanmoins, ils pourraient créer la surprise dans l'avenir et méritent donc qu'on s'y attarde. A suivre...

QNX

C'est un OS type Unix qui a fait parler de lui à plusieurs reprises dans la presse informatique ces derniers temps. Il existe apparemment depuis assez longtemps mais comme c'est un système professionnel, il n'avait que peu de chance d'intéresser le grand public. Ca a changé avec la création d'une version de démonstration qui tient sur une seule disquette et qui comporte: le noyau (de 45Ko), une interface graphique (de 500Ko), une pile TCP/IP (de 32Ko), un gestionnaire de fichier, un éditeur de texte, un navigateur HTML 3.2 très complet (de 400Ko) et un serveur Web (de 14Ko), le tout fonctionnant sur à peu près tous les PC!

QNX

Vous l'aurez compris, c'est un système ultra-léger. Il est destiné en priorité aux applications temps réel et embarquées qui ont besoin de performances et de stabilité. Son noyau a été écrit en assembleur et suit la norme POSIX. Le système sait gérer les processus, protèger sa mémoire, reconnaître de nombreux filesystems, peut tourner en environnement multi-processeurs et en réseau bien entendu. On peut y adjoindre une interface graphique: au choix XWindow ou bien Photon, l'interface spécifique QNX plus légère; elle est annoncée comme modulaire et permet de faire un environnement du plus simple au plus complexe en fonction de ses besoins. Enfin, il y a une suite de développement C/C++ qui complète utilement cet OS. En bref, c'est un système Unix ultra compact mais complet.

La version de démonstration possède pratiquement tout cela en allégé (sauf les outils de développement). Après avoir booté sur la disquette, vous vous retrouvez directement dans Photon qui est plutôt réussi. Ses performances graphiques ne sont pas extraordinaires mais tout à fait acceptables (cette lenteur toute relative est due à l'utilisation de macro-routines au lieu de commandes bas niveau afin de fonctionner avec un maximum de cartes graphiques). On peut ensuite se promener dans les fichiers et tester les commandes ce qui confirme qu'on est bien sous Unix. Enfin, il suffit de quelques secondes et quelques paramètres pour préparer Internet et s'y connecter: c'est très convivial et le navigateur est vraiment bien. Mais le test s'arrêtera là car il ne s'agit que d'une version démo et il n'y a pas beaucoup de possibilités (l'environnement se limite à la disquette et la mémoire; impossible d'installer le système sur un disque dur pour le tester plus avant).

Je dois avouer que cet OS, et en particulier le fait qu'il tourne (sur un seul disque) sur des machines très variées (du "coréen" jusqu'au grand constructeur), est impressionnant et séduisant (pour ce qu'on peut en voir). Malheureusement, il ne s'agit que d'une démonstration et le système complet n'est destiné qu'aux professionnels et ce, à un prix très élevé. Par ailleurs, les performances se payent au niveau de la liberté: les sources sont protégés et donc, même s'il devenait grand public, il resterait moins ouvert qu'un Linux par exemple. Sa petite taille suffirait-elle alors à en faire un choix intéressant sachant qu'au niveau des fonctionnalités, il n'a rien de plus (en tout cas en apparence) que n'importe quel autre Unix?

Des échos dans le monde Amiga font état d'une possible collaboration entre QNX et Amiga International pour faire le nouvel AmigaOS. C'est donc une affaire à suivre. En attendant, vous pouvez vous faire une idée et vous amuser avec ce système en téléchargeant la version démo. Par ailleurs, vous trouverez des renseignements plus complets à http://www.qnx.com.

Freedows 98

Un outsider possible si les caractéristiques et les performances annoncées sont atteintes. Malheureusement pas de version (même alpha) disponible. Cela dit, voici ce que sera Freedows si les concepteurs tiennent leurs promesses.

Cet OS libre (le source sera donc fourni) utilisera un double noyau pour permettre d'émuler en natif plusieurs systèmes d'exploitation: le noyau "principal" (Cache Kernel ou noyau caché) qui en sera le coeur, et divers noyaux d'applications (Applications Kernel) qui permettront de créer un contexte (un pseudo-système) pour des programmes provenant d'autres OS. Ces noyaux d'applications pourront être lancés dynamiquement (nul besoin de rebooter) et pourront tourner à plusieurs de front simultanément. En fait, ils constitueront des plug-ins pour Freedows. Les concepteurs du projet ont prévu de créer des émulateurs (des AK!) pour DOS/95/NT dès la version 1.0, pour Linux à partir de la version 1.2 et pour MacOS à partir de la version 2.0.

Ils ont par ailleurs l'intention de créer une interface graphique totalement paramétrable à la XWindow qui permettrait ainsi de reproduire l'environnement graphique des systèmes émulés. Cette interface sera facilement portable d'une machine à l'autre: une simple disquette vous permettra de fonctionner dans votre environnement habituel sur n'importe quelle machine Freedows.

Enfin, cet OS offrira une gamme de produits de développement intéressante allant du C++ à un langage haut-niveau (type Visual Basic) en passant par les script REXX (bien connus des utilisateurs IBM et des Amigaïstes).

Pour suivre les développements et évolutions de ce système, vous pouvez aller sur http://www.freedows.org ou bien visiter le site de l'équipe dissidente (une partie s'est séparée et travaille à un projet similaire) sur http://www.allos.org.

Les recalés

Dans les précédents chapitres, je me suis intéressé à des systèmes aboutis ou prometteurs et destinés au plus grand nombre. Il en existe néanmoins de nombreux autres et sans vouloir être exhaustif (il en existe encore autant), je vais vous présenter les principaux. Contrairement à leurs prédécesseurs, ils ne s'adressent pas vraiment au même public: Inferno occupe une niche, GeOS est resté très discret et concerne plutôt les assistants personnels et Calmira est juste une interface graphique destinée aux utilisateurs de Hublots 3.11. Bref, il leur manque vraiment quelque chose pour qu'ils puissent constituer un choix final. Par contre, ils méritent d'être présentés même sommairement car ils éclairent de manière intéressante le monde des OS "parallèles".

N'hésitez pas à me contacter si vous pensez que je suis passé un peu vite sur l'un d'eux et qu'en réalité, il mérite mieux que ce que j'en ai dit.

Inferno 2.0

Créé par Lucent, c'est un système d'exploitation à part entière mais qui fonctionne par dessus un autre et se lance donc comme un émulateur (Inferno utilisant le système de fichiers de l'OS sur lequel il est implanté). Il est destiné avant tout à rendre homogènes des environnements réseaux hétérogènes: si vous avez un serveur Unix et des machines clientes sous Hublots, il vous suffit d'installer Inferno sur chacun d'eux pour vous retrouver sur un réseau totalement homogène avec des applications serveurs et clientes tournant sous le même OS, d'où d'énormes facilités pour l'élaboration de programmes complexes et pour la communication.

Inferno

Mis à part l'installer (sous Linux) et m'amuser un peu avec, je n'ai fait que des tests très succincts n'ayant pas le temps de le mettre en réseau sur des systèmes différents et surtout, n'ayant pratiquement aucune application sur la version téléchargeable.

Sa taille est d'environ 30 Mo (au total) pour obtenir un panel de services réseau complet (http, mail, connection distante, etc.). Lorsque vous lancez "l'émulateur", vous arrivez sur un shell type Unix comprenant un set de commandes assez complet. Vous pouvez alors lancer une interface graphique fortement inspirée par 95 et pas franchement esthétique dans laquelle vous pouvez exécuter quelques applis. En version commerciale, vous disposez d'un langage de programmation spécifique.

Le véritable intérêt de cet OS est définitivement l'utilisation professionnelle en réseau hétérogène. Je me suis donc arrêté là. Par contre, vous pouvez accèder à la version d'évaluation et obtenir de plus amples renseignements à son sujet, en allant faire un tour sur http://www.lucent-inferno.com.

GeOS 2.5 (ou NewDos ou New Deal Publish)

Cet OS existe depuis un certain temps déjà et a été mis au point à l'origine par Geoworks qui l'a depuis cédé à New Deal. La version actuelle est la 3.0 et peut être installée sur tout PC mais ce système est plutôt destiné aux assistants personnels. Pour le test, j'ai dû me contenter de la version 2.5 qui était la seule disponible en évaluation (shareware sur 3 disquettes). Elle fonctionne par dessus un DOS et fait donc office d'interface graphique bien qu'il s'agisse d'un OS à part entière.

GeOS

Après installation, vous vous retrouvez sur un écran, de mon point de vue, assez moche (en 640x480, 256 couleurs). Passant sur l'aspect, on peut tenter de l'utiliser: la rapidité est bonne, le système est léger mais pas du tout intuitif. Par ailleurs, les softs livrés avec cette version ne sont pas emballants. Cela dit, il existe des softs commerciaux qui semblent intéressants (dont une suite bureautique qui est d'ailleurs au centre de la stratégie de vente de l'éditeur) ainsi qu'un domaine public avec quelques freeware/shareware (mais qui restent en petit nombre malgré tout).

Le système paraît stable car malgré mes mauvais traitements (pas toujours volontaires), il n'a pas planté sur les quelques heures de test. Il semblerait qu'avec la nouvelle version (complète) on puisse améliorer pas mal de choses et le rendre supportable (mais pas plus beau si j'en crois les captures d'écrans). De là à l'apprécier... Selon moi, il constitue un bon système pour ordinateurs de poche ou pour recycler un vieux PC mais ne fait pas vraiment le poids face à ses concurrents sur un PC récent. Si vous êtes intéressé, sachez quand même que vous ne serez pas tout seul et qu'il existe un microcosme GeOS sur Internet.

Vous trouverez d'autres renseignements et la version de démonstration (V2.5) sur le site de l'éditeur à l'adresse http://www.newdealinc.com.

Calmira 3.0

Ce n'est pas du tout un OS mais comme je l'avais trouvé en cherchant mes références d'autres systèmes et que je l'ai eu entre les mains (c'est un freeware), je l'ai testé.

Calmira

Il s'agit d'un nouveau gestionnaire de bureau destiné à être utilisé avec Hublots 3.11. Il permet de rendre l'aspect de ce dernier similaire à celui de 95: gestion d'un menu, barre de tâches, création de raccourcis, etc. Bref, ça n'a pas grand intérêt, sauf si vous voulez absolument du M$ et que vous avez encore 3.11 et/ou si vous avez un vieux PC: à l'instar de GeOS, il peut vous permettre de le dépoussièrer et de lui donner une deuxième vie avec ce relookage de 3.11. N'en attendez rien de plus.

Si vous souhaitez de plus amples renseignements et télécharger ce programme, vous trouverez le site central à http://www.calmira.org.

Finalement, quel OS ronger?

Avant tout, il faut savoir ce que l'on cherche. Si c'est un clone de l'Amiga (simple, léger et performant), il vaut mieux oublier. Si c'est une machine susceptible de nous faire retrouver des sensations similaires, avec un esprit de groupe comme il a pu y en avoir sur l'Amiga dans le passé, il en existe, différentes en fonction de ce que l'on recherche.

Tout va dépendre de vos priorités: pour le débutant comme le confirmé, qui aime l'aventure, qui veut un système rapide et convivial, ce sera Be sans hésiter; pour l'amateur averti, qui cherche richesse et stabilité, ou l'utilisateur pro qui veut un serveur performant, ce sera Linux. Avec ces deux OS, vous avez un vrai plaisir d'utilisation, une communauté sympa, un dynamisme incroyable sur Internet (web et usenet), un univers de découvertes plein de vie. Définitivement, ce sont de très bons systèmes, riches de possibilité et avec une liste d'applications qui s'allonge de jour en jour.

Des esprits chagrins me rétorqueront (à raison), qu'il en est (presque) de même pour l'Amiga alors pourquoi changer: tout simplement parce que la pérennité de ces systèmes semble assurée ce qui n'est plus le cas de notre vieille bécane. De plus, ils ont le gros mérite d'exister autrement que sur le papier, ce qui n'est pas le cas du "futur AmigaOS". Enfin, rien ne vous empêche de monter de tels systèmes en plus, histoire de conserver le meilleur de chacun. Dans mon cas, j'ai gardé l'Amiga pour certains softs qui n'ont pas réellement d'équivalent et parce qu'il y a un petit quelque chose qui fait qu'on ne peut pas l'abandonner complètement.

Enfin, si rien de tout cela ne vous convient, gardez un oeil sur Freedows ainsi que les futures éventuelles productions (?) de QNX: de bonnes surprises pourraient émerger mais, à mon avis, il ne faut pas être pressé.

Pour être complet, voilà une adresse pour qui veut suivre l'actualité (en anglais) des systèmes d'exploitation: http://www.osnews.com/news/index.html; et une liste (exhaustive?) des OS existants: http://www.tunes.org/Review/OSes.html.

 

Remerciements

Cet article ne serait pas complet si je n'ajoutais pas que j'ai eu un accueil très sympatique de la part des différents interlocuteurs que j'ai pu contacter à l'époque. En effet, tant Marie-Claude Levrat (assistante administrative et commerciale de Be Europe) que Jean Calmon (vice-président de Be Europe) ou Daniel Ackerman (directeur des opérations de QNX France) ont accepté de répondre à quelques questions et même d'envoyer leur logiciel (pour Be). Une attitude que j'aurais aimée voir plus souvent chez certains éditeurs Amiga...

 

 

 

 

 

 

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